Emma Cozzani, Michèle Bonneton, Giulia Turati lors du vernissage de l'exposition,             Stéphanie Solinas, sculpture en papier de Mr BertillonEmma Cozzani, Michèle Bonneton, Giulia Turati lors du vernissage de l'exposition,             Stéphanie Solinas, sculpture en papier de Mr Bertillon

Emma Cozzani, Michèle Bonneton, Giulia Turati lors du vernissage de l'exposition, Stéphanie Solinas, sculpture en papier de Mr Bertillon

Allen Ruppersberg,  La Bataille d’Arnhem
Allen Ruppersberg, La Bataille d’Arnhem

Artistes invités : Laurence Cathala, Emma Cozzani, Julien Nédélec,

Stéphanie Solinas, Allen Ruppersberg

Juste avant les célébrations des trente ans du Centre de La Halle qui ont lieu les 3 et 4 juin 2016, cette exposition a rendu hommage à la double identité de ce lieu culturel régional. Cinq artistes ont proposé leur travail dont le sujet est le rapport entre l’écrit, le livre et son expression artistique, réflexion sur le livre en tant qu’objet, les mots, le récit, vus sous un autre angle que littéraire.

Ainsi, à l’entrée de l’exposition, Julien Nédélec a installé un ensemble de 130 pages sur le mur où l’on peut lire des mots imprimés. L’œuvre se nomme « la mort du livre ». Clin d’œil de l’artiste qui a pris dans l’ensemble de sa bibliothèque tous les derniers mots de chaque volume. Puis il les a imprimés avec une imprimante qui laisse apparaître des vides et des pleins, un encrage plus ou moins précis. La position des feuilles, les espaces laissés vides font penser à une sculpture. Mais on peut aussi s’amuser à choisir parmi les mots et laisser son imagination produire de nouveaux récits. Julien Nédélec travaille sur la notion de vide et de plein, le négatif, l’absence d’où naît la forme.

Laurence Cathala présente un travail sur le thème de l’édition de revues d’art. Elle représente des maquettes de magazines, mises en pages en grand format et prêtes à être imprimés. Il est impossible de lire les titres mais l’on peut comprendre qu’il s’agit d’une exposition de sculptures et peintures. Elle présente aussi en peinture en deux dimensions, deux liasses de revues d’art des années 1960, ficelées, prêtes à être archivées, mêlant le passé et le présent. Laurence Cathala enseigne aux Beaux-arts de Toulouse et poursuit sa recherche sur le livre, l’écriture et leur rapport avec le dessin et la sculpture.

Stéphanie Solinas propose une sculpture en papier du visage de Mr Bertillon, créateur de l’identification criminelle grâce à l’anthropométrie. Ainsi l’artiste a appliqué cette méthode au portrait de Bertillon lui-même en utilisant cette fois un logiciel moderne qui permet de transformer les données en multiples facettes. Une vidéo montre le découpage des différents éléments en papier qui une fois collés formeront le visage en trois dimensions. Le visage de Mr Bertillon est criant de vérité. Stéphanie Solinas a suivi les traces de ce policier : ayant lu la biographie d’Alphonse Bertillon, elle est allée dans Paris reconnaître les rues, les immeubles où il a vécu et en a fait des photos. Des pages du livre nous sont livrées qui donnent quelques éléments pris dans son histoire.

Allen Ruppersberg, est un artiste américain et l’un des premiers représentants de l’art conceptuel des années 1960. C’est un des premiers à avoir utilisé le langage comme mode d’expression à part entière. Son œuvre, prise dans la collection de l’IAC de Villeurbanne, montre un ensemble de livres posés sur une étagère. Mais comme son nom l’indique « La Bataille d’Arnhem » fait référence à une bataille livrée durant la deuxième guerre mondiale au moment du débarquement. Il s’agit surtout d’un mémorial puisque l’artiste a choisi des livres écrits dans la langue des soldats morts dans ce combat.

Emma Cozzani, a d’abord suivi des études scientifiques, puis après les Beaux-Arts de Nîmes, elle s’intéresse aujourd’hui aux sciences du langage. Elle écrit dans des revues et a créé la revue Infra Studio, où elle publie le travail d’artistes sous forme de fiches, entre la revue et le livre d’artistes. Elle présente dans la dernière salle, une vidéo muette en noir et blanc qui montre une embarcation dans la nuit, bousculée par les flots, depuis laquelle une personne (l’artiste elle-même) envoie des signaux codés avec une lampe torche. On peut penser à un appel de détresse ou au signal d’un agent secret, mais il s’agit de la traduction en morse de la scène d’ouverture de Hiroshima mon amour de Marguerite Duras où deux personnages dialoguent, l’un à Nevers, l’autre au Japon, à propos des conséquences de la bombe. Le code aujourd’hui obsolète, rappelle l’époque de la deuxième guerre mondiale. Le même texte est repris sur une plaque de plexiglas gravée de signes. On ne peut pas faire le rapprochement entre ces deux objets à voir.

Exposition jusqu’au 21 mai 2016 :

Entrée libre, mardi et vendredi 16h-19h ; mercredi et samedi 9h-12h et 14h18h

Le samedi 21 mai aura lieu à la Halle un échange autour de la question du livre d’artiste avec Valérie Cudel, fondatrice de Captures Editions, situés à Valence.

Francoise Daudeville

Paru en avril sur le Mémorial de l'Isère

Pages de Laurence Cathala, Sculpture en papier de Mr Bertillon, de Stéphanie Solinas

Pages de Laurence Cathala, Sculpture en papier de Mr Bertillon, de Stéphanie Solinas

Julien Nédélec, plasticien et la photographe photographiée lors de l'exposition Pages par Emma Cozzani devant le travail sur les mots de J Nédélec
Julien Nédélec, plasticien et la photographe photographiée lors de l'exposition Pages par Emma Cozzani devant le travail sur les mots de J Nédélec

Julien Nédélec, plasticien et la photographe photographiée lors de l'exposition Pages par Emma Cozzani devant le travail sur les mots de J Nédélec

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