De Delacroix à Gauguin   Exposition de dessins au Musée de Grenoble du 17 mars au 17 juin 2018

Paul Gauguin, Te nave nave fenua, 1892
Paul Gauguin, Te nave nave fenua, 1892

Cette exposition de dessins sortis des réserves abondantes du Musée de Grenoble principalement, nous fait voyager à  travers les paysages prisés des artistes du XIXe siècle : l’Italie, le Maroc, la Tunisie, Paris sans oublier l’Isère, entre autres, saisis par le regard perçant et le geste rapide des peintres connus ou inconnus de ce moment.

Nous traversons aussi toute l’histoire de ce siècle depuis les guerres Napoléoniennes à travers les différents mouvements artistiques du Romantisme jusqu’à l’Impressionnisme de Monet. 

Certains dessins ne sont que des notes ou des esquisses préparatoires, le tableau final à l’huile étant souvent l’objectif visé. D’autres sont des œuvres abouties. Mais en découvrant  les études faites par les artistes, on peut comprendre tout le travail, la recherche du peintre comme dans le Combat de Jacob avec l’ange (1850), dessiné à la pierre noire sur du calque par Eugène Delacroix, pour saisir l’essentiel de la scène.

 Des aquarelles nous entraînent  en Italie où de nombreux artistes venaient à la Villa Médicis, s’imprégner de l’art de la Renaissance et de l’Antiquité.

Les voyages sont à la mode, en Orient comme en Europe : Alexandre Debelle, peintre et conservateur du Musée de Grenoble de 1853 à 1887, nous offre ses aquarelles du golfe de Tunis (emprunté au Musée Dauphinois). Les peintres de la région esquissent les paysages des bords de l’Isère à Grenoble (Jongkind, 1882) ou bien les maisons suspendues de Pont en Royans, dessin de  Charles Cottet  qui donne un aspect tragique au lieu à peine changé aujourd’hui. Puvis de Chavannes et Jean Achard côtoient le caricaturiste Honoré Daumier et Gustave Doré, peintre et graveur, ont laissé de magnifiques dessins mais aussi des peintres moins connus ou même Eugène Boudin et ses marines.  Certains artistes ont souhaité témoigner des horreurs de la guerre avec une grande émotion. Et dans ce siècle, les guerres n'ont pas manqué.

Les techniques les plus diverses y sont montrées : pierre noire, crayons, plume et encre,  graphite, aquarelle, pastels, fusain,… Les écoles des Beaux-Arts dispensent alors des cours académiques de dessin qui bientôt seront dépassés par des explorateurs de nouveaux styles de peinture de la fin du siècle. 

Dessins de Delacroix

L’exposition se termine par un dessin de Paul Gauguin, de petite dimension mais  où l’on retrouve les vahinés  peintes lors de ses séjours à Tahiti, et qui va apporter une vision nouvelle de la peinture aux artistes du siècle suivant.

L’exposition souligne à cette occasion la misogynie de ce siècle puisque l’on y  trouve peu de femmes artistes : les femmes sont surtout des modèles dociles…

Le musée de Grenoble a choisi parmi deux mille feuilles, carnets de voyages, esquisses pour présenter les  115 dessins de cette exposition. Elle se prolonge par « Le dessin autrement » proposée par l’école des Beaux-Arts dans une salle attenante, permettant d’expérimenter diverses techniques utilisées par les dessinateurs du XIXe siècle grâce à de petits ateliers individuels.

Jusqu’au 17 juin 2018 Musée de Grenoble

 « Très peu montré, presque inédit, ce fonds considérable sera à terme mis en ligne. » http://www.museedegrenoble.fr/

article de Françoise Daudeville, Mars 2018

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