Quelques infos à l’occasion de la séance du film « Jospeh l’Insoumis » à Grenoble le 22 novembre prochain (cinéma La Nef)

Le Père Joseph Wrésinski (1917-1988), né à Angers de parents émigrés en France, a connu très jeune la misère.  Plus tard, il va partager la grande pauvreté des habitants du bidonville de Noisy-le-Grand en 1956. Il s’est passé trente ans avant la première manifestation de la journée mondiale du refus de la misère le  17 octobre 1987, reconnue par l’ONU « Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté ».  

 

 

 

 

Ce jour-là une dalle fut posée au Trocadéro sur le parvis des droits de l’homme et des libertés où il est gravé :

« Le 17 octobre 1987, des défenseurs des droits de l’homme et du citoyen de tous pays se sont rassemblés sur ce parvis. Ils ont rendu hommage aux victimes de la faim, de l’ignorance et de la violence. Ils ont affirmé leur conviction que la misère n’est pas fatale. Ils ont proclamé leur solidarité avec ceux qui luttent à travers le monde pour la détruire.

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Le camp de Noisy le Grand, créé par l'Abbé Pierre où vient vivre le père joseph en 1956

Au camp de Noisy vivent 250 familles, dans des abris de tôle ondulée à même la terre battue. Pour lui, il s’agit d’un peuple oublié auquel il faut redonner sa dignité et ses droits :

« J’ai été hanté par l’idée que jamais ces familles ne sortiraient de la misère aussi longtemps qu’elles ne seraient pas accueillies dans leur ensemble, en tant que peuple, là où débattaient les autres hommes. Je me suis promis que si je restais, je ferais en sorte que ces familles puissent gravir les marches du Vatican, de l’Elysée, de l’ONU… ».

Il insistera pour ne pas tomber dans l’assistanat, la charité, mais pour que chacun puisse avoir la culture et l’énergie de se battre pour faire entendre sa voix. Il crée l’association qui deviendra le mouvement ATD Quart-Monde. Beaucoup de personnes ont décidé de soutenir les plus démunis en France et dans de nombreux pays. Ce sont les « volontaires ». Ceux qui connaissent la grande pauvreté sont appelés les « militants » et les personnes qui les accompagnent leurs « alliés ».

En 1979, le Père Joseph devient membre du  CESE (Conseil Economique et Social). Il rédige des rapports sur la pauvreté en France et en 1987, le rapport intitulé « Grande pauvreté et précarité économique et sociale » est adopté le 11 février 1987. Des membres du mouvement continuent de siéger au CESE, car les avancées sociales se font à des niveaux politiques :  https://www.atd-quartmonde.fr/atd-quart-monde-au-sein-des-institutions-le-cese-1/

Le mouvement ATD Quart-Monde continue à lutter sur tous les plans et est à l’initiative de nombreuses avancées sociales : le revenu minimum RMI devenu RSA, la CMU (couverture maladie universelle), le logement (loi Dallo), l’éducation et la culture, et lancé en 2016, les « Territoires zéro chômeurs de longue durée »  (https://www.tzcld.fr/).

Une opportunité de mieux connaître l’histoire de ces combats : le film de Caroline Glorion

« Joseph, l’insoumis » avec Jacques Weber dans le rôle du père Wrésinski et des militants d’ATD qui jouent les habitants du bidonville de Noisy-le-Grand des années 1960, luttant contre le dénuement et les humiliations pour peu à peu retrouver l‘espoir...

 

Françoise Daudeville

1er novembre 2018

à Grenoble le 17 octobre 2018

 

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